Intéressé depuis toujours par les mathématiques et la géométrie descriptive, j’ai découvert il y a quelques années les travaux du mathématicien allemand August Ferdinand Möbius (1790-1868) ainsi que ses thèses relatives à l’équilibre et au point d’équilibre des surfaces. J’ai reconstruit le fameux ‘Ruban de Möbius’ (une surface qui n’a qu’un seul côté) de nombreuses fois en papier, en carton puis en métal, toujours fasciné par sa forme infinie.
Les travaux du mathématicien bâlois Paul Schatz autour d’un objet appelé Oloïde (ou orthobicyle) remontent à 1933 et constituent une autre source d’inspiration pour mes propres activités.
Les oeuvres des artistes-plasticiens neuchâtelois André Ramseyer et Robert Jacot-Guillarmod s’admirent dans toute la région où je vis et créé et m’ont encouragé à m’intéresser à la sculpture contemporaine. Plus tard, les sculptures monumentales de Richard Serra et les mobiles d’Alexander Calder ont enrichi mon répertoire de modèles.
L’architecture est une autre source intarissable d’inspiration, avec plus particulièrement les œuvres de Le Corbusier, Max Bill, Frank L. Wright ou encore Mario Botta. Les sculptures monumentales de Richard Serra ou les mobiles d’Alexander Calder nourrissent également mon inspiration.
Comment passer d’une surface plane à une forme tridimensionnelle ?
Je me suis attaché à résoudre cette question tout au long de mon activité professionnelle, en contact quotidien avec les métaux les plus divers. Créant des formes et des profils sur mesure destinés à l’architecture, mon travail devait répondre à de multiples exigences géométriques (arrondis, pliages en hauteur, largeur et profondeur, montages horizontaux ou verticaux sur des corps de bâtiments) ainsi que respecter les aspects fonctionnels et esthétiques, les proportions des surfaces et les jeux de lumière.
Plus tard, dans le domaine de l’art plastique, mes connaissances approfondies en géométrie descriptive et mes années d’expérience professionnelle m’ont
permis de créer des œuvres de métal tridimensionnelles, ‘construites’ sur les mêmes bases que celles décrites ci-dessus. Libéré des contraintes entrepreneuriales, j’ai ajouté un élément supplémentaire : le mouvement, possible pour un objet posé sur son point d’équilibre précis. Il y a quelques années, j’ai perfectionné mes connaissances de ferronnerie dans le cadre de l’Académie d’été de Rheinau (classe de Johanna Everwijn) et plus récemment, je me suis initié à la fonderie (technique de la cire perdue) en suivant le stage de sculptures de bronze de Paul Flury à Malvalaix (F).
“E puor si muove !“
Gallilée
[Et pourtant, elle bouge !]